10 févr. 2018

DANS LA CHAMBRE : une naissance s'annonce.

Le risque des couches


C'est l'heure du coucher, on lit les complies avec un livres d'heures. La lune est pleine. Les chandelles que l'on rallume sentent le suif et fument noir, mais elles brûleront pour temps nécessaire, trois ou quatre heures, jusqu'à matines vers minuit.

La Dame de Montfaucon est "grousse", elle a eut soin de ne pas consommer des mets trop salés, pour ne pas mettre au monde ... un enfant chauve et sans ongle, de ne pas éternuer ni croiser les mains, ce qui aurait eu pour effet d'enrouler le cordon autour du cou de l'enfant.

Il flotte dans la chambre un parfum de joie et d'inquiétude, parmi les femmes qui l'entourent. La mort n'est jamais loin, et la césarienne est exclue sur une femme vivante.

Une vieille matrone "instruite et savante en son métier", est venue avec ses onguents de massage et ses plantes. On appelle aussi cette sage-femme "mère-alleresse" ou "ventrière". Elle pourrait ondoyer l'enfant (pour le sauver des limbes par un pré-baptême), si les choses tournaient mal. Il y a aussi des commères et une nourrice.

La naissance


On a préparé un baquet pour que la parturiente puisse faire "gésine" (se baigner) et faire "usir" l'enfant plus tôt. On a mis de l'eau chaude dans une bassine pour le nouveau-né. On a fleuri la pièce, et disposer des médailles de la Vierge.

L'accouchement s'annonce. Il est pratiqué debout, ou bien assis.



Le nouveau-né est lavé avec du vin ou de l'alcool, frotté de sel et de miel ou de jaune d'œuf. Son cordon est coupé moins court pour les garçons, pour leur assurer une bonne virilité. Il est ensuite littéralement pétri (nez, crâne, membres...), purgé puis langé très serré : car à défaut, il aurait le dos et les jambes tordues. On le couche enfin dans un lit à bascule.

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Après quarante jours de repos, les relevailles seront l'occasion d'un grand festin.


En secondes noces, enfin un héritier pour le lignage : Guy de Montfaucon


Avec cette naissance mâle, un Montfaucon est à nouveau à la tête de la seigneurie, restée dans cette famille depuis ses origines féodales du XIIe siècle.

Il y eut au XIIIe siècle, Jean de Montfaucon, chevalier, marié à Arsène Chasteigner et mort en 1301.

Il y eut Gauthier de Montfaucon, vers 1250-1309, marié à Mahaut de Chaussin.

Il y eut Girard de Montfaucon, seigneur d'Orbe, mort en 1353, marié à Jacquette de Grandson.

Il y eut Jean III de Montfaucon, mort en 1372, qui rendit aveu le 20 juin 1360 au seigneur de La Fosse à Mouilleron-en-Pareds.

Il y eut Pierre de Montfaucon, le bâtisseur de la fortification des années 1370, marié à Jeanne de Bazoges.

Mais l'heureux père peut être identifié ici, vers 1425, comme Jean IV de Montfaucon (mort le 29 novembre 1443) qui épousa en 1390 en premières noces Marie de Beauçay (décédée à 52 ans en 1422 après lui avoir donné une fille, Marguerite) puis en secondes noces en 1422 Marie fille de Guy de Beaumont-Bressuire alors âgée de 17 ans.

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Blason des Montfaucon
De sinople au lion d'or

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Blason des Beaumont-Bressuire, alliés aux Montfaucon en 1422
De Gueules à l'aigle d'or acc. d'une orle de fers de lance d'argent ou de besants d'or

Leur fils Guy de Montfaucon figure sur les Rolles des bans et arrières bans de la Province de Poictou, tenus et convoqués en l'an 1467 par Yvon du Fou, chevalier, chambellan du Roy : son nom est le premier inscrit sur la liste des hommes d'armes du seigneur de Bressuire, Jacques de Beaumont, dont il est aussi le cousin germain. Il épouse Anne Sauvestre de Clisson


Le seul fils de Guy et d'Anne Sauvestre de Clisson (qui eut 6 sœurs) sera prénommé Jacques, il sera le dernier des seigneurs de Montfaucon à mort en 1500. En effet sa femme, Marie de Feschal, ne lui donna pas d'héritier mâle, et le nom s'éteignit à jamais à la fin du XVe siècle...

En 1510, leur fille, Loyse de Montfaucon, transmis le domaine en dot, par son mariage à une famille angevine : les du Plessis de La Bourgonnière.

Source : base généalogique Pierfit.

Les humeurs et les âges de la vie



Que reste-t-il du microcosme parfait créé par Dieu à Hébron, sans souffrance ni concupiscence ?


Les âges de la vie se calquent sur les six âges du monde : petite enfance (d'Adam à Noé), enfance (Noé à Abraham), adolescence (Abraham à David), jeunesse (David à l'exile de Babylone), âge mûr (de l'exil au Christ), vieillesse (de la résurrection à la fin des temps).

C'est par son premier cri que l'enfant, déjà doté d'une âme dans le sein de sa mère, reçoit juridiquement l'héritage paternel.


A l'âge de la parole (3 ans) succède l'âge du jeu (5 ans), et jusqu'à ses 7 ans il faut le protéger du feu et de l'eau. Il faut attendre 10 ou 12 pour séparer au lit filles et garçons, et leur confier les premières responsabilités de leur condition : garder des troupeaux, faire œuvre de chevalerie... 12 ans est l'âge de la majorité, et 14 ans celui des adultes.






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