10 févr. 2018

DANS LA SALLE D'ARMES : le sergent raconte...

Les troubles de la guerre de Cent ans au XIVe siècle

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Le très valeureux Guillaume VII L'Archevêque, sire de Parthenay, fut nommé lieutenant général du Poitou, Touraine et Saintonge en 1353 par le dauphin Charles (futur Charles V le Sage). Il était autorisé à ce titre à superviser les forteresses, à les pourvoir de vivres, d'artillerie, et de garnisons de gens d'armes et de pied, et même à lever les subsides.

Mais en échange de la libération de Jean II le Bon capturé à Londres, ces provinces se résignèrent, en 1361, à jurer fidélité au Roi d'Angleterre.

Serment féodal oblige, Guillaume L'Archevêque devint alors un vassal tout aussi zélé au service de l'armée anglo-poitevine : lui et les seigneurs de sa baronnie, tels que le seigneur de Saint-Mesmin. Il fut même nommé gouverneur du Poitou en 1370 par le Prince de Galles, le fameux "prince noir".

Les retentissantes victoires françaises du connétable Duguesclin réduisirent Guillaume et ses chevaliers, ayant capitulé à Thouars, à rendre l'hommage féodal au roi de France en 1372 avec rémission de leur rébellion. Guillaume se battit alors contre les anglais définitivement expugnés du Poitou en 1373, en contribuant à la libération de quelques 400 forteresses.

Charles VI le nomma en 1384 gardien et conservateur de la paix en Poitou : pour que cessent les violences des gens d'armes, dont les compagnies anglo-gasconnes, qui malgré la paix ne se privaient pas de piller et rançonner la contrée. A la demande notamment des sires de Parthenay et de Pouzauges, le roi missionna en 1385 son oncle, Louis II de Clermont duc de Bourbon, à la tête d'une nouvelle armée pour refouler les anglais dans le Bordelais.

On peut voir les superbes gisants de Guillaume VII L'Archevêque, seigneur de Parthenay, et de sa femme, Jeanne de Mathefelon, dans la Collégiale Sainte-Croix de Parthenay. Au prestige de la maison des Parthenay-L'Archevêque s'ajoutait son origine légendaire, contée à la demande de Guillaume par le trouvère Couldrette : la fée Mélusine.


1372-1375 : la fortification d'un "castel" à Saint-Mesmin dans la châtellenie de Secondigny




Le retour de la province dans le giron français en 1372 favorisa aussitôt la construction de quelques places fortes.

"Le seigneur de Saint-Mesmin, Pierre de Montfaucon, dont le fief de Saint-Mesmin relevait de la baronnie de Secondigny, qui appartenait aux seigneurs de Parthenay, y avait fait construire une forteresse sans l'autorisation de son suzerain. Guillaume L'Archevêque, usant de son droit, voulut la faire démolir. Mais la nécessité de la défense contre un retour possible de l'ennemi amena une possibilité de transaction, le 5 mai 1375. Le seigneur de Parthenay consentit à laisser debout le château de son vassal, à la condition qu'il serait démoli quand cela lui conviendrait, sans que le seigneur de Saint-Mesmin eut à s'en plaindre."

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"Guillaume L'Archevêque ne se montra pas aussi coulant avec le même seigneur, relativement au droit de guet et garde que les habitants de la châtellenie de Saint Mesmin devaient faire au château de Secondigny, la veille de l'an neuf, la veille de Quasimodo, et la veille de la Saint Jean, et relativement à l'obligation de recevoir le seigneur de Secondigny avec ses gens, obligation à laquelle était soumis le seigneur de Saint Mesmin à toute heure et en tout temps".

Source : arrêts du Parlement de 1378 et 1380 - Archives nationales O.19703 et O.19712, mentionnés par LEDAIN Bélisaire - La Gâtine historique et monumentale, 1876, p. 178 ; et Archives nationales RI 187.

On sait que Guy de Montfaucon paiera la somme importante de 300 livres tournois le 24 avril 1454, pour le rachat de ses fiefs, au moment où la seigneurie est assez prospère pour engager en 1456 le chantier du donjon.

Source : puystory.fr


Qu'on se souvienne d'une tragédie... Crécy en 1346 puis Azincourt, en 1415


On se rappelle le désastre de Crécy du 26 août 1346, dans le Nord, contre Edouard III d'Angleterre au début de la guerre de Cent (116) ans. Depuis le défi qu'il a lancé en 1337, Edouard III, ancré en Aquitaine, veut affirmer ses droits sur ceux de Philippe VI de Valois, et prendre Paris. L'armée française avec ses 36 000 hommes est au double de l'armée anglaise. Mais cette bataille rangée a été désastreuse pour la chevalerie française, que les archers gallois ont décimé au rythme de 12 flèches par minute, contre 4 pour les arbalétriers génois.



Au XVe siècle, la guerre dure toujours !
Nous sommes le Vendredi 25 octobre 1415. A Azincourt, l'armée française, avec ses 12 000 hommes, est gigantesque. A l'avant garde, les anglais, bien moins nombreux, se sont rapprochés à environ 700 mètres pour être à portée d'arc. Ils ont plantés des pieux dans le sols, se sont agenouillés et ont mis de la terre dans leur bouche... comme pour communier. "Pour Saint Georges, pour Harry et pour l'Angleterre !", et c'est une pluie de flèches qui s'abat sur les chevaliers français, qui se gênent dans la bataille et la boue.

Depuis, tant de dames et gentes damoiselles se sont vêtues de noir, les chevaliers, pères et fils, étant morts soit sur le champ de bataille soit - déshonneur anglais contraire aux règles de la guerre, exécutés dès leur capture.

Et puis une autre humiliation des plus graves : le traité de Troyes de 1420, signé de la propre main de Charles VI le fol, qui renie son fils pour reconnaître l'anglais Henri V comme seul héritier du royaume de France.

1429 : l'année prodigieuse


Le sergent raconte ce qu'il a vu de ses yeux, lorsqu'il était piquier sur le champ de bataille.

Jehanne à Chinon le 25 février 1429, puis en avril, en quatre jours, la délivrance d'Orléans assiégée depuis six mois, et surtout... Patay, le 18 juin. Une bataille rangée, très risquée. Le risque d'un deuxième Azincourt et de son désastre pour la cavalerie face aux longbows anglais.

Mais à Patay : la charge de la cavalerie fait recette. 2000 morts pour les anglais, peut-être 2 ou 5 pour la France, grâce à un cerf débusqué par les français, se jetant sur les anglais avant la bataille. Les anglais crièrent pour le faire fuir, ce qui dévoila leur embuscade.

La route vers Reims est libre pour le sacre royal du 17 juillet.


Guy de Montfaucon est-il vraiment mort à Patay en 1429 ?


Une plaque rectangulaire (20x22 cm) peinte en émaux de couleur, attribuée à Monvaerni, et issue de la collection Raifé jusqu'à sa dispersion en 1867, puis de la collection Fillon, fut vendue aux enchères à Paris en 1882 pour une somme adjugée à 1 800 francs (vente Benjamin Fillon), et ensuite déposée au début du XXe siècle au Victoria and Albert Museum de Londres.


Le Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin de 1909 (p. 417) relate ainsi son descriptif publié dans le catalogue de la vente :

"Guy de Montfaucon, seigneur de Saint-Mesmin et de Roydan en Bas-Poitou, compagnon de Jehanne d'Arc, tué à la bataille de Patay le 18 juin 1429, à cheval, armé de toutes pièces, et contemplant le Christ mort entre les deux larrons. A côté de lui, un autre personnage à cheval. En pendant, le groupe de la Vierge, soutenue par Saint Jean et par une sainte femme. Son écu, de sinople au lion d'or lampassé de gueules, à l'orle de gueules chargé de besants d'or, occupe l'angle droit inférieur du tableau. Celui de Marie Marteau, sa femme, occupe l'angle opposé."


Mais, dans la Revue archéologique (janvier 1911, p. 301 s.), cette affirmation est catégoriquement démentie par J.-J. Marquet de Vasselot, qui n'y voit qu'un banal centurion romain.



Les armures de style français


L'homme d'arme qui combat au sol, à la lance ou à l'épée, dispose d'une armure d'environ 25 kg : l'armure de plates, complète, que l'on nommait à l'époque le "harnois blanc" (car au XVe, les pièces de fer sont de belles qualité et polies au vif).

Particularités françaises :
- le bassinet : heaume à visière ronde
- les besagues : disques protégeant les jointures aux épaules
- les sabotons : chausses pointues
















/ Armes armes défensives, les armes, les armures, l'armure de plaque pour Frédéric I (la victorieuse), Photo Stock

Un écorceur devenu un fameux capitaine : Etienne de Vignoles dit La Hire, le "valet de cœur"


La Hire est le valet de cœur des jeux de carte, qui sont apparus au XIVe siècle.
Le cœur pour la vaillance. A partir d'avril 1429, ce gascon est avec Jehanne à Blois, Orléans, Jargeau, Patay. Il tentera de la délivrer à Rouen en 1431, mais il est capturé par les anglais.

Après son évasion, ce "commando" du XVe siècle reprend la guerre non sans cruauté, à la tête d'une troupe d'écorcheurs. On lui prête en effet cette expression : "un pillage sans incendie, c'est comme une andouillette sans moutarde".

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